Dès cette première édition, la Grande salle Pierre Boulez renouvelle l’expérience du concert avec un plan inhabituel, qui propose chaque soir plusieurs centaines de places debout au parterre. Une façon de questionner les habitudes du concert classique pour une partie du public.
La Philharmonie accueille tout d’abord le Gewandhausorchester Leipzig, renommé pour sa sonorité très personnelle, chaude et sombre, qui le différencie clairement des autres phalanges de premier plan. Pour sa première soirée à la Philharmonie, son chef permanent, le Letton Andris Nelsons, propose un programme qui rend hommage à ses propres racines nordiques, avec le Cantus in memoriam Benjamin Britten d’Arvo Pärt et la solaire Deuxième Symphonie de Sibelius. Ces deux œuvres sont couplées au Concerto pour violon de Dvořák avec Hilary Hahn en soliste. Le lendemain, retour aux sources de l’orchestre avec une soirée Mendelssohn (qui fut son premier chef permanent) et Brahms, mettant en regard la Symphonie n° 5 « Réformation » de l’un et le Requiem allemand de l’autre.
Les Berliner Philharmoniker donnent eux aussi l’œuvre d’un compositeur dont ils ont été proches : Kirill Petrenko les dirige dans la Neuvième Symphonie de Mahler, à la fois chant d’adieu et vision anticipatrice de la modernité, créée après la mort du compositeur.
Côté italien, Riccardo Chailly, riche d’un demi-siècle d’histoire commune avec l’Orchestre et le Chœur de La Scala, se concentre sur son cœur de répertoire avec des extraits d’opéras de Verdi et de Rossini qui alternent pages célèbres et pièces moins connues.
Enfin, l’Orchestre de Paris, résident à la Philharmonie, clôt sous la direction de Klaus Mäkelä ce premier temps fort de la saison. Au programme, différents visages de la musique américaine du XXe siècle répondent à un nouveau concerto pour flûte de Guillaume Connesson marqué par l’esprit de la danse.