La serinette est un petit orgue mécanique utilisé au XVIIIe siècle pour apprendre aux serins certains airs à la mode. Le flûtiste et chef de l’ensemble La Simphonie du Marais, Hugo Reyne, en explique le fonctionnement.
Ces petites orgues mécaniques étaient utilisées en France au XVIIIe siècle pour apprendre aux serins certains airs à la mode. Le peintre Chardin a immortalisé ce moment dans son célèbre tableau La Serinette, conservé au musée du Louvre (RF 1985-10). Le Musée de la musique possède dans sa collection un automate rappelant ce tableau (E.2341).
En tournant la manivelle, on actionne le soufflet et la rotation du cylindre muni de picots qui font mouvoir des touches basculantes reliées aux soupapes des tuyaux de l’orgue. Sur le cylindre sont notés plusieurs airs que l’on peut changer en le déplaçant latéralement. Neuf airs, dont un rajouté probablement au début du XIXe siècle par le facteur d’orgues parisien Jon, peuvent être entendus : Malbrough s’en va-t’en guerre ; Les Mousquetaires, Les Amours d’été ; Le Bûcheron, vaudeville ; La Tracie, contredanse ; Je suis Lindor, vaudeville ; Le long de ces côteaux ; Le Bonnet élégant ; Vive Henri IV !
Au-delà de l’aspect anecdotique, les serinettes et les petites orgues mécaniques cons-truites au XVIIIe siècle sont porteuses d’une mémoire sonore. Il est en effet possible d’étudier la notation des airs, notamment les ornements, pour interpréter le plus fidèlement possible la musique de cette période.