Cerne rouge

© Fatima Jellaoui

Les cinq troncs présentés – appelés cernes – reprennent la symbolique des anneaux olympiques, c’est-à-dire l’union de tous les continents.

Mêlant le papier et le bois des cordes frottées, le cerne rouge est l’évocation naturaliste d’un cerne de croissance, visible sur la section transversale d’un tronc d’arbre.

Inspiré par les terres rouges de l’Oklahoma, d’où est originaire Rachel Marks, le cerne rouge est le premier réalisé. Associé à la famille instrumentale des cordes frottées, il est conçu de façon organique et reproduit les cercles concentriques caractéristiques d’une coupe d’arbre.

La présence de morceaux d’instruments du quatuor à cordes, faits d’épicéa, d’érable ou d’ébène, renforce le lien naturel entre les matériaux constitutifs de l’œuvre – le papier et la pâte de bois utilisés pour le fabriquer. Ce lien est présent dans toute l’œuvre de Rachel Marks.

Cerne jaune

© Fatima Jellaoui

Le cerne jaune est associé à la famille instrumentale des cuivres. Rachel Marks décrit ce cerne comme le plus spontané de l’installation, conçu intuitivement, sans dessin préalable.

Inspirée par les paysages volcaniques du Japon, l’œuvre est un surgissement, assemblée sans esquisse préalable, à la manière d’une improvisation musicale de jazz.

Rachel Marks développe plusieurs motifs dans ce cerne : les rouleaux, flammes, arcs et ondulations. Ils rendent hommage aux motifs traditionnels du Japon, où l’artiste a effectué une résidence. Symfolia, comme une partie importante de l’œuvre de Rachel Marks, s’inspire de la pratique du shinrin-yoku (ou « bain de forêt » en japonais), qui aurait des effets bénéfiques pour le corps et l’esprit.

Cerne noir

© Fatima Jellaoui

Nommé « cerne noir » en raison des touches de piano qui s’y distinguent sur le blanc du papier, il figure la famille des cordes frappées. Conçu autour de la notion de cycle, c’est le cerne le plus géométrique des cinq exposés.

Les papillons présents dans ce cerne représentent les différentes phases de la Lune qui se succèdent, mais aussi la cyclicité de l’enchaînement des notes de musique dans une gamme.

Le tissage dans le piano est un hommage à l’art des Kuba, population de langues bantoues d’Afrique centrale, dont le processus de préparation et de teinture des fibres naturelles, notamment avec des cendres, a inspiré Rachel Marks pour la conception et la réalisation de ce cerne.

Visuellement, il est le plus graphique et le plus symétrique. C’est l’espace blanc entre l’encre noire des mots qui transparaît sur ce cerne. Rachel Marks cite ici la notion de silence chez John Cage, la potentialité du son, qui donne au public la possibilité de devenir interprète.

Cerne vert

© Fatima Jellaoui

Le cerne vert représente la famille instrumentale des membranophones. En s’affranchissant du modèle plus réaliste des trois premiers troncs, cette œuvre prend une nouvelle dimension dans l’espace.

Un membranophone est un instrument de percussion dont les sons sont produits par la vibration d’une membrane tendue sur un cadre. Les peaux de tambour sont utilisées ici pour évoquer leur origine animale. Les percussions font également écho au rythme primordial des battements d’un cœur. Rachel Marks conçoit le travail sur ce cerne autour du lien entre ce type de percussion et l’usage du parchemin comme médium de l’écriture avant le papier.

Les différentes hauteurs présentes dans ce cerne évoquent pour l’artiste les formations rocheuses spectaculaires de l’Australie.

Cerne bleu

© Fatima Jellaoui

Le cerne bleu évoque la famille des bois représentée par la flûte traversière. Ce dernier cerne est conçu comme un autoportrait de l’artiste et de l’expérience collective de sa résidence à la Philharmonie de Paris.

Ce cerne est un hommage à la flûte traversière, instrument dont joue Rachel Marks. Inspirée par l’Europe, le continent d’adoption de l’artiste qui a vu s’épanouir sa créativité, l’œuvre semble jaillir de la surface sectionnée d’un tronc. Les morceaux de flûtes sont comme de jeunes pousses d’arbre qui s’épanouissent.

La mécanique des flûtes (clefs, clapets et plateaux) est remplacée ici par du mycélium fait de papier. Dans la nature, ces filaments, qui forment la partie souterraine des champignons, entrent en symbiose avec certains végétaux et permettent de stimuler leur croissance. Ce motif, présent partout sur ce cerne, évoque l’association symbolique de ceux qui ont uni leurs forces pour créer Symfolia.