Programme
Distribution
Mort grinçante, mort parodiée, mort toute-puissante, mort conjurée par l’art : c’est à une véritable « thanatographie » musicale que nous invite ce programme où la partition d’Ullmann, arrachée à la terreur nazie, prélude au chef-d’œuvre intemporel de Mozart.
C’est au camp « vitrine » de Terezin que Victor Ullmann, avant de périr à Auschwitz en 1944, composa L’Empereur d’Atlantis, sur un livret de l’un de ses camarades de détention, le jeune poète Peter Kien. Élève de Schönberg, passionné d’anthroposophie, Ullmann élabore « une sorte d’opéra » en forme de parabole douce-amère sur la mort, non sans arrière-plan politique puisque l’Empereur du titre, nommé Overall, n’est pas sans faire songer à Hitler… Contrastée, entre le style de Kurt Weill et la rigueur dodécaphonique, la musique cite le choral Ein feste Burg de Bach, hymne spirituel d’une Allemagne éternelle.
En regard, le Requiem de Mozart, nimbé de noirceur tragique par la légende et la littérature, est devenu le symbole même de la messe des morts : il retentit, entre autres, aux funérailles de Beethoven et Chopin. On ne sait que préférer du somptueux Kyrie, travaillé par la fugue ; du célèbre Dies Irae, dont la puissance chorale est rehaussée à l’orchestre de trémolos dramatiques ; du Confutatis éblouissant d’audace harmonique ; ou du Lacrimosa, triste berceuse trouée de soupirs…
Grande salle Pierre Boulez - Philharmonie
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