Depuis une dizaine d’années, le pionnier du glitch Ryoji Ikeda élargit sa palette sonore aux instruments acoustiques, pour lesquels il compose avec les mêmes processus apparemment imperturbables. En témoigne ce florilège de pièces de chambre.

Pour passer de l’électro aux instruments, Ryoji Ikeda préfère dans un premier temps travailler avec un matériau extrêmement réduit. Exactement comme pour son travail visuel, qui se contente du noir et blanc parce que, dit-il, « il y a trop de possibilités avec les couleurs ». Pour la percussion, par exemple, il se tourne d’abord vers un vocabulaire sonore fait de sons métalliques, dans l’aigu, pauvres en harmoniques. Dans le travail avec les musiciens, ceux-ci ont été frappés par son exigence de reproductibilité des gestes. « Malgré tout, nous restons humains, déclare le percussionniste Stéphane Garin, engagé dans une collaboration au long cours avec le compositeur. L’organique s’y ressent, mais cela reste indubitablement du Ryoji Ikeda. »