Figure centrale des Mille et Une Nuits, Shéhérazade est un mythe à elle seule : jeune fille innocente à la beauté magnétique et à l’imagination inépuisable, elle reste à jamais un personnage énigmatique en même temps qu’une icône féministe.

Archétype de la conteuse géniale et de l’héroïne séductrice (qui sauve sa sœur Dinarzade), la légendaire Shéhérazade est ici incarnée par la grande comédienne franco-iranienne Golshifteh Farahani. Adaptant librement les Mille et Une Nuits, dont il reprend quelques extraits, le spectacle imaginé par la cheffe Simone Menezes s’appuie sur la suite symphonique éponyme créée en 1885 par Rimski-Korsakov. La partition d’orchestre est toutefois arrangée pour un ensemble mêlant instruments orientaux et occidentaux, ancrant plus encore dans le décor du conte les mélodies pseudo-orientales imaginées par le compositeur russe. Rappelant ainsi l’hybride du mythe et l’ambiguïté des fantasmes qu’il a suscités, se dévoile l’universalité du récit.