Programme aussi varié que dense pour l’un des pianistes les plus passionnants de notre temps. Des sombres constructions de Liszt et Medtner à la clarté rayonnante de deux œuvres majeures de Scriabine et Beethoven : une ascension vers la lumière. 

Savamment pensé : ainsi apparaît le nouveau programme d’Alexandre Kantorow. Le pianiste de 28 ans le commence sur une partition d’une grande force de Liszt, une série de variations monumentales s’appuyant sur le premier mouvement de la Cantate BWV 12 de Bach. Œuvre d’ampleur aux vertigineux méandres, la Première Sonate de Medtner, créateur admiré de Rachmaninoff, poursuit cette veine polyphonique. L’arc-en-ciel harmonique du Prélude op. 45 de Chopin introduit idéalement les déflagrations et les trilles ardents de la visionnaire ultime sonate de Scriabine (parfois appelée « Sonate des insectes »), avant que l'ultime sonate de Beethoven achève de donner à ce brillant récital une note aussi radieuse que jubilatoire.