Depuis quelques décennies, les compositeurs s’intéressent à la ville, son animation, sa fièvre, sa rumeur. C’est un lieu de vie et d’affirmation, plein de révoltes et de contrastes bigarrés. Petite anthologie en trois chefs-d’œuvre.

« La forme d’une ville change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel » : ce vers de Baudelaire résonne en filigrane derrière ce programme mêlant street art et vacarme de l’urbs. Véritable palimpseste musical reproduisant les couches de peintures qui se superposent sur les murs, Graffiti d’Unsuk Chin célèbre cet art sauvage, entre éclats sauvages et revendications politiques, tandis que Légendes urbaines de Tristan Murail invite à une rêverie dans les rues de New York. New York, encore, est le personnage principal de City Life. Klaxons, cris de manifestations, sirènes de pompiers saisis sur le vif sont la matière brute à partir de laquelle Steve Reich façonne le portrait de sa ville, tour à tour révolté, bigarré ou tragique.