D’un rare foisonnement, le happening musical de la Sinfonia de Berio demeure, 50 ans après sa création, d’une vitalité inouïe. La musique de Mahler le précède, à travers des Lieder orchestrés par le compositeur italien.

Véritable orgie sonore d’un impact dévastateur, composée pour le 125e anniversaire du New York Philharmonic et dédiée à Léonard Bernstein, la Sinfonia  demeure la partition la plus célèbre de Luciano Berio. Elle brasse avec virtuosité de nombreuses citations d’œuvres musicales (La Valse de Ravel, La Mer de Debussy…) ou  littéraires (Le Cru et le Cuit de Lévi-Strauss, L’Innommable de Beckett), des slogans de mai 68 et des hommages à Martin Luther King et Mahler (sa Deuxième Symphonie est le fil rouge de la quatrième partie). En toute logique, c’est Mahler qui retentit au début de ce concert, à travers des lieder de jeunesse qu’orchestra Berio à la demande du grand spécialiste du compositeur autrichien, Henry-Louis de la Grange.