Depuis 2018, l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig présente, sous la baguette de son chef permanent Andris Nelsons, l’intégralité des symphonies de Tchaïkovski, entrelacées de pièces symphoniques témoignant tout autant du génie coloriste du compositeur russe.

Ce sont ici trois œuvres de maturité qui éclairent les dernières années de Tchaïkovski, dont la célèbre Symphonie « Pathétique », créée quelques mois avant sa mort, testament d’un corpus symphonique et de toute une vie. Le compositeur y soigne, dans des thèmes qu’il nourrit « d’émotions subjectives », toute la puissance de vastes effectifs comme le détail de chaque timbre. L'ouverture-fantaisie de Hamlet, de forme relativement libre, et la ballade symphonique Le Voïévode, qui fait siennes les couleurs nocturnes et l'ambiance dramatique, en partagent le tempérament ardent, tendu entre l’élégie et la convulsion.

Cet univers polychrome et éminemment romantique offre à l’orchestre de confirmer qu’il est bien l’un des meilleurs au monde et qu’il rayonne, du haut de ses 242 ans, de son identité forte et de son riche héritage musical. Une maturité qui fait le bonheur de son chef Andris Nelsons.