Si la virtuosité nerveuse de Burleske lui assure une place de choix dans le répertoire concertant pianistique, l’autobiographique Une vie de héros, riche en péripéties, s’impose comme un des triomphes orchestraux de Richard Strauss.

Parmi les partitions pour piano et orchestre du compositeur allemand, Burleske est la seule qui se soit imposée au répertoire. Œuvre d’un Richard Strauss de vingt-et-un ans, elle séduit par la sécheresse incandescente de sa partie soliste comme par la flamboyance de sa réponse orchestrale, les pauses rêveuses n’en prenant que plus de poids. Deux ans plus tard, Strauss donnait avec Une vie de héros un de ses ouvrages les plus ambitieux et accomplis. Se prenant lui-même comme sujet, l’auteur se met en scène dans une épopée chevaleresque emportée par un souffle puissant, dont les résonances autobiographiques mêlent figures aimées ou combattues, mais aussi extraits de plusieurs de ses poèmes symphoniques antérieurs.