Deux chefs-d’œuvre de la musique russe : à l’éminemment brillant Concerto pour piano n°1 de Tchaïkovski, avec en soliste une des virtuoses les plus en vue de la jeune génération, succède la marquante Symphonie n°10 de Chostakovitch.

Il peut sembler étonnant qu’une œuvre aussi célébrée que le Concerto pour piano n°1 de Tchaïkovski ait pu connaitre des débuts contrariés : s’il se ravisa par la suite, Nikolaï Rubinstein, à qui elle était destinée à l’origine, trouva certains passages injouables. Elle fut finalement créée par Hans von Bülow, grand nom de son époque. Le feu qui la parcourt, l’efficacité de sa facture et son cantabile généreux lui assurèrent son triomphe. Au même titre que ses Symphonies n° 4, 5 et 8, la Symphonie n°10 de Chostakovitch, créée par Evgeny Mravinski en 1953, s’impose comme un des sommets de la musique orchestrale de son auteur. L’ombre de Staline, mort quelques mois avant sa composition, plane sur cette sombre et imposante partition.