C'est l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig qui créa en 1869 Un requiem allemand dans sa version intégrale. À la tête de cette même formation, Andris Nelsons entreprend aujourd'hui l’exploration de la partition la plus majestueuse de Brahms. 

Commencée en 1829, la Symphonie n°5 de Mendelssohn – en fait la deuxième par ordre chronologique – fut écrite à l’occasion des 300 ans de la Confession d’Augsbourg, un document majeur de la Réforme protestante. L’écriture d’Un requiem allemand débuta en 1865, année de la mort de la mère de Brahms. La partition porte l’empreinte de cette perte douloureuse, et peut-être de celle aussi de Schumann, qui avait envisagé d’écrire une œuvre du même titre.  Avec ses sept mouvements et une durée dépassant l’heure, elle reste la plus longue et la plus monumentale de toutes les compositions du musicien. Le terme d’« allemand » se réfère à la langue, Brahms ayant confié qu’il aurait pu appeler l’œuvre « un requiem humain. »