Jordi Savall dirige un des ouvrages majeurs du compositeur romantique, dont la création en 1843 lui valut un grand succès : rarement autant que dans Le Paradis et la Péri le chant schumannien ne s’élève avec cette tendresse et cette ferveur. 

Oratorio profane pour solistes, chœur et orchestre, Le Paradis et la Péri compte parmi les plus importantes partitions de Schumann. Il s’appuie sur l’ouvrage Lalla Rookh, du poète irlandais Thomas Moore, un recueil de 1817 qui témoigne du goût d’alors pour l’Orient. Au centre du conte choisi par le compositeur figure la Péri, sorte d’esprit angélique. L’ambitieux ouvrage (« le plus vaste que j’aie jamais entrepris », écrivit-il), lui tenait particulièrement à cœur. « Le pouvoir de la mélodie schumannienne n’a jamais été plus souverain que dans Le Paradis et la Péri », s’enthousiasma le musicologue Hermann Kretzschmar, quand d’autres commentateurs le qualifiaient de « magnifique récital de lieder orchestraux. »