Trois fois trois. Trois trios de trois époques, par les trois ensembles de la Philharmonie de Paris : Bach par les solistes des Arts Florissants, Schubert par ceux de l’Orchestre de Paris et Schönberg par ceux de l’EIC. Un fil musical ininterrompu.

L’histoire de la musique a connu nombre de révolutions, mais celles-ci sont toujours en germe dans ce qui précède. C’est ainsi que le génie de Mozart ne s’épanouit véritablement que lorsqu’il découvre Bach – et ses transcriptions des Préludes et Fugues témoignent de son appétit à l’imiter. Composé par un Schubert de vingt ans, le Trio D 581 constitue une étape entre sa musique de chambre plus légère (comme onze premiers quatuors à cordes, destinés au cercle familial) et sa dernière période, préfigurant ainsi l’ère romantique. Quant au Trio op. 45, composé en 1946 alors que Schönberg a échappé à une crise cardiaque, il exprime l’effarement de la souffrance, tout en renouvelant les formes classiques pour ouvrir la voie à l’athématisme.