Issus des rangs de l’Orchestre National d’Île-de-France, nos musiciens du jour explorent différentes facettes de l’âme russe. Naïve ou d’une puissance émotionnelle hors du commun, la musique à programme ne laisse personne indifférent. 

Trente ans après les Scènes d’enfants de Robert Schumann, Tchaïkovski croque d’autres marmots dans un album de miniatures mis à leur portée. Bénis soit Rotislav Dubinsky d’avoir arrangé ces bijoux pour les cordes du Quatuor Borodine dont il fut le premier violon de 1945 à 1976. De l’âge tendre à l’adolescence, il n’y a qu’un pas que nous franchirons avec la romance plaintive et le scherzo aux allures de comptine qui forment le premier essai du jeune Rachmaninov. En 1940, c’est au sortir de la Symphonie n° 6 et de la réorchestration du Boris Godounov de Moussorgski que Chostakovitch se lance dans son unique Quintette pour piano, faussement néoclassique. La Fugue, pourtant, vaut bien Bach, disait le grand Heinrich Neuhaus.