Tout un microcosme animalier, tendre et pittoresque, se presse à l’affiche de ce concert riche de pièces contrastées : oiseaux inspirants et volailles grotesques, fourmis et grillons, sans parler d’un paon apprêté qui rêve sans relâche de se marier ! 

« Je me sers d’animaux pour instruire les hommes » : le célèbre vers de La Fontaine, dont trois fables (y compris La cigale et la fourmi, évocatrice de la liberté de l’art) ont été magistralement mis en musique par André Caplet, synthétise la portée morale et satirique des évocations animalières. Caquet caractéristique de la volaille dans l’humoristique Poule de Rameau, irrésistible et tendre galerie des Histoires naturelles de Ravel, séduction nostalgique des Impressions d’enfance d’Enesco, où passe le souvenir d’un oiseau en cage et d’un grillon… Sur un poème de Shelley, Il tramonto de Respighi évoque toutes les nuances d’un coucher de soleil grâce à son instrumentation cristalline et son climat contemplatif. Un envol d’alouettes y traverse l’espace, comme dans le plus célèbre des Six Quatuors op. 64 de Haydn. Les trilles et trémolos de l’oiseau-chanteur, dans le premier mouvement, sont dignes du chardonneret qui souffla à Mozart, selon la légende, le thème d’un concerto.