Simple ou double, l’anche est une délicate lamelle de roseau dont la vibration vient enchanter la famille des bois. Alliage complémentaire des timbres, subtilité de la musique de chambre à trois parties : un répertoire à (re)découvrir, et à savourer ! 

Bien que l’on dispose d’exemples antérieurs au vingtième siècle, c’est essentiellement autour des années 1930 que le répertoire du Trio d’anches s’est considérablement développé. L’éditrice parisienne Louise Hanson-Dyer, qui s’était prise de passion pour la sonorité de cette formation, y est pour beaucoup : elle commanda en effet de nombreuses œuvres à ses amis compositeurs, dont Jacques Ibert, qui livra l’une de ses partitions les plus élégantes, les Cinq pièces en trio pour hautbois, clarinette et basson.

La floraison devint vite internationale, mais c’est cependant à la musique française que les solistes issus de l’Orchestre de Paris ont choisi de consacrer ce concert : on y entendra ainsi des œuvres d’Albert Roussel (1869-1937), du marseillais Henri Tomasi (1901-1971), auteur d’un Concert champêtre pour Trio d’anches, et de Jean Françaix (1912-1997), qui, quelques années avant sa mort, dédia un superbe Divertissement à une formation particulièrement chère à son cœur.