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Week-end Musiques à l'image
du 20 septembre au 10 décembre 2017
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Evoquer Gabriel Yared

Rencontre avec Patrice Leconte et Michel Ocelot
Rencontre
adulte
Salle de conférence - Philharmonie
Durée : environ 1h15
Avec 
Stéphane Lerouge, médiateur
Patrice Leconte, cinéaste
Et 
Michel Ocelot, cinéaste

Audi





Il s'agira d'une rencontre au concept inédit : évoquer les singularités de Gabriel Yared… sans Gabriel Yared. Mais en réunissant une poignée de cinéastes de familles et esthétiques différentes qui ont confié la mise en musique de leurs images au compositeur. Et noué avec lui un rapport de confiance, autour de partitions qui, en termes de langages et formations, n'ont rien à voir entre elles. Le panel sera donc constitué de Michel Ocelot, ambassadeur du cinéma d’animation d’auteur, qui a entraîné Gabriel Yared dans l’aventure d’Azur et Asmar, fable féerique sur la tolérance, où le compositeur a renoué avec ses racines, avec la musique orientale de sa jeunesse libanaise. Il sera aussi question de Dilili à Paris, nouveau projet partagé entre Ocelot et Yared. Puis Patrice Leconte évoquera Une promesse, film de sa rencontre avec le musicien, autopsie d'une passion amoureuse signée Stefan Zweig. "Depuis toujours, analyse-t-il, l'écriture de Gabriel m'a frappé pour une qualité précise : un lyrisme tendu, sans fioriture, ni compromission. La complexité des mouvements du cœur, Gabriel l'exprime avec pudeur et retenue, sans jamais franchir la ligne rouge de la facilité. Malgré son Oscar, ses collaborations avec Minghella, Altman ou Annaud, il ne s'est pas forgé de carapace. C'est un être d'une sensibilité extrême, quasi-épidermique. A notre premier rendez-vous, au bout de trente minutes, nous avions le sentiment de nous connaitre depuis toujours. La confiance a circulé immédiatement. C'était comme un coup de foudre d'amitié." Enfin, le panel sera complété par la documentariste Pascale Cuenot qui a signé en 2006 un portrait sensible de Gabriel Yared, projeté en amont de cette rencontre.

Découvert avec ses comédies de moeurs adaptées de succès de café-théâtre (Les Bronzés, Viens chez moi, j'habite chez une copine), le parcours de Patrice Leconte prend un virage à 180° avec le thriller d'action Les Spécialistes et plus encore avec Tandem, qui marque sa naissance et reconnaissance comme un auteur à part entière. Avide d'explorer tous les territoires du cinéma, Leconte s'impose comme un metteur en scène prolifique et protéiforme, de l'évocation poétique des premiers émois (Le Mari de la coiffeuse) à celle (plus cruelle) de la cour sous Louis XVI (Ridicule), en passant par le récit d'un amour platonique et insolite, filmé en noir et blanc (La Fille sur le pont) ou le film d'animation d'humour noir (Le Magasin des suicides). Le côté hétérogène de son oeuvre dissimule un féroce appétit à varier les plaisirs ce qui, en soi, est déjà une marque. "Ce qui me plaît le plus, résume-t-il, c'est la liberté qui est la mienne aujourd'hui. On dit souvent que les grands cinéastes font le même film toute leur vie. Tant pis pour moi : je ne serai jamais Fellini."

Découvert en 1976 avec la série télévisée d’animation Les Aventures de Gédéon, Michel Ocelot signe plusieurs courts-métrages très remarqués (Les Trois inventeurs, La Légende du pauvre bossu) avant de réaliser en 1998 son premier long-métrage, Kirikou et la sorcière, qui le révèle au grand public. En un film, Ocelot s’impose comme le digne héritier de Paul Grimault, en réactivant le cinéma d’animation d’auteur, à la fois populaire, ambitieux et intelligent. Viendront ensuite deux autres Kirikou puis Princes et princesses, Azur et Asmar (qui marque sa rencontre avec Gabriel Yared) et Les Contes de la nuit, en équilibre entre la technologie 3D et la tradition du théâtre d’ombres. « J’ai voulu garder l'effet de “plat”, explique-t-il, comme dans un théâtre de papier. Ce qui me séduit, avec la silhouette noire, c'est qu'elle n'est pas naturelle mais stylisée. L'intelligence du spectateur doit rétablir ce qu'il y a à l'intérieur. Cela suscite une jubilation impossible avec la 3D réaliste. » Poète et enchanteur de l’animation française, Michel Ocelot travaille actuellement sur Dilili à Paris, fresque se déroulant dans le Paris de la Belle Epoque, également mise en musique par Gabriel Yared.

Spécialiste de la musique au cinéma, Stéphane Lerouge est concepteur de la collection discographique Ecoutez le cinéma ! chez Universal Music France (130 volumes depuis 2000), chargé de cours à l’Université de Paris I (1993-2005), programmateur musical du Festival Musique et Cinéma d’Auxerre (2000-2008), responsable de conférences à la Cinémathèque Française, Festival de Cannes, Forum des Images, auteur de L’Alphabet des musiques de films (Gallimard, 2000), Conversations avec Antoine Duhamel (Textuel, 2007) et co-auteur des livres de souvenirs de Michel Legrand (Rien n'est grave dans les aigus en 2013 et J'ai le regret de vous dire oui, à paraître en 2018). En 2016-17, il collabore avec Bertrand Tavernier sur la partie musicale du documentaire Voyage à travers le cinéma français et publie The Cinema of Quincy Jones, première anthologie discographique consacrée aux bandes originales du pape de la musique populaire américaine.

Les rencontres invitent un ou plusieurs artistes, auteurs ou personnalités du monde intellectuel à s’exprimer sur un sujet artistique ou une problématique culturelle, puis à échanger avec le public.
Karina-Canellakis

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