Message d’information

Accès

Fermeture de la ligne 5 entre Jaurès et Bobigny du 30 mars au 1er avril inclus. Un bus de remplacement dessert les stations fermées dans les deux sens.

Philharmonie de Paris - Page d'accueil

50 min
En intégralité, jusqu’au 8 octobre 2024

Femi Kuti feat. Asa

Lagos meets London
Enregistré le 8 octobre 2022

Programme

1.
Truth Don Die
06:51
2.
Pà Pá Pà
03:18
3.
You Can't Fight Corruption With Corruption
04:50
4.
Too Much On My Mind
03:33
5.
Look Around
05:30
6.
Na Their Way Be That
05:08
7.
Jailer
04:19
8.
Sorry Sorry
10:43
9.
Water No Get Enemy
05:21
Fils aîné de Fela, Femi Kuti a repris le flambeau de son père et, ayant formé son propre groupe (Positive Force) durant les années 1980, transmet à son tour une musique hautement énergétique à forte teneur politique, dans le prolongement naturel de l’afrobeat originel. Il convie pour l’occasion la chanteuse franco-nigériane Asa.
— Entretien avec Femi Kuti, Mádé Kuti, Aṣa & Obongjayar | Lagos meets London

Tribute to Fela Kuti 

Femi Kuti & Positive Force feat. Asa / Mádé Kuti & The Movement feat. Obongjayar 

Deux concerts à revoir gratuitement sur Philharmonie Live et ARTE Concert, en marge de l’exposition Fela Anikulapo-Kuti, Rébellion afrobeat

Femi Kuti : Cette soirée promet d’être intéressante.

Mádé Kuti : Je n’aime pas trop utiliser la terminologie guerrière.

Femi Kuti : Moi si. Je vois ma trompette comme un Uzi.

Mádé Kuti : Pour mitrailler les gens de messages positifs !

Femi Kuti : On retrouve évidemment l’influence de mon père dans mon travail. Parfois, mon son peut ressembler au sien. Je n’y peux rien.
Mais le public sait distinguer un morceau de Femi Anikulapo-Kuti, et un morceau de Fela Kuti.
J’ai pu ouvrir les esprits à l’idée que l’afrobeat devait évoluer sans cesse. Le groupe a été créé en 1986. Il a énormément évolué. Avec mon meilleur ami, ma sœur aînée et ma petite sœur, on a décidé de monter un groupe. C’était mon idée. Je leur en ai parlé, ils étaient partants, et on a cherché des musiciens. Et le groupe a évolué plusieurs fois. Aujourd’hui, je suis l’unique survivant. Peut-être parce que c’était mon groupe ! Mais on peut dire que ça a été... une expérience extraordinaire.
J’apprécie Asa. C’est quelqu’un de bien, de très humble. J’aime ses chansons. On a déjà participé aux mêmes concerts, mais c’est la première fois qu’on partage la scène. J’adore sa chanson « Jailer ».

Asa : C’est en écoutant Fela Kuti que j’ai eu envie de faire de la musique.
Ce que j’aime dans la musique de Femi ?
Sa musique m’a beaucoup appris. Son morceau « Sorry sorry » est l’un de mes préférés. On va le jouer ce soir et il est encore terriblement d’actualité, alors qu’il l’a écrit en 1996.
En apprenant la chanson, je me suis dit : « Mais oui, c’est vrai ! »
Ce qu’il décrit, je l’ai vécu. Il dit la vérité. Ça parle de corruption, de ces dirigeants qui ne pensent qu’à eux-mêmes et se fichent du peuple, et du peuple qui se voile la face et préfère suivre les mauvaises personnes, des gens qui se fichent du pays. Je me demande souvent comment trouver des solutions quand certains ne veulent pas en trouver, quand ils ne veulent pas résoudre les problèmes. Quand ceux pour qui on se bat ne veulent pas bouger les choses, on se retrouve dans une impasse.
Ce soir, je pense que je vais m’amuser. Je n’ai pas l’impression d’être une invitée. Je vais prendre beaucoup de plaisir à regarder ces hommes merveilleux jouer.
Avec un cadeau bonus : je serai sur scène avec eux ! C’est génial.

Femi Kuti : Regardez comme il est beau ! Mon fils, Mádé Kuti.

Mádé Kuti joue un solo de saxophone.

Mádé Kuti : The Movement est né il y a environ un an. J’ai créé le groupe juste après la sortie de l’album Legacy + avec mon père.
J’ai choisi ce nom, « The Movement », parce que je voulais un mot qui couvrirait tous les aspects du groupe. Derrière le mot « mouvement », il y a l’idée d’une progression, de ce qui devrait être la mentalité de tout citoyen nigérian qui voit le monde en face.
Nous devons comprendre que le mouvement, c’est la croissance, et qu’il ne faut pas en avoir peur. Et enfin, « mouvement » par rapport à la danse, parce que je veux que notre musique soit ancrée dans les racines de l’afrobeat.
Ce soir nous jouons surtout des morceaux que je n’ai pas encore sortis. J’ai surtout envie qu’on se fasse plaisir. 
Mon frère, Obongjayar, me rejoindra sur scène pour un de ses morceaux, « Message in a Hammer ». On jouera aussi « Trouble Sleep Yanga Wake Am » ensemble, et un de mes titres, « You Can’t Hide ».

Obongjayar : Il y a une merveilleuse synergie [avec Mádé Kuti et son groupe]. Sa musique est très sincère, sans artifices. Évidemment, on sent que l’héritage des Kuti coule dans ses veines. Mais sa musique est sincère, authentique, intense. C’est un grand musicien. J’ai un immense respect pour lui.
C’est la première fois qu’on joue ensemble. Je ne savais pas ce qui m’attendait, car je n’avais jamais vraiment joué avec d’autres groupes. Ça change tout ! Mais le groupe de Mádé est fait pour la scène. Les voir jouer ma chanson change la donne, et c’est génial. C’est super de voir un autre groupe réinterpréter sa musique.

Mádé Kuti : Je veux d’abord que tout le monde prenne du plaisir.

Femi Kuti : Nous espérons, à présent que cette soirée s’achève, que chacun d’entre vous rentrera chez lui satisfait et heureux. Et inspiré !
Paris, on vous aime !


Concerts filmés par Sourdoreille dans le cadre de la soirée « Lagos meets London » samedi 8 octobre 2022 à la Philharmonie de Paris, disponibles en replay sur ARTE concert et Philharmonie Live. 

Entretien : Maxime Guthfreund
Réalisation : Imaginé Productions
© Cité de la musique – Philharmonie de Paris, 2022