Orchestre de Paris / Esa-Pekka Salonen
Presque un siècle et deux guerres mondiales les séparent, mais la Symphonie « Romantique » de Bruckner et le Requiem de Ligeti libèrent cette même puissance émotionnelle qui caractérise les œuvres aux larges effectifs et à l’intensité profonde.
Ligeti disait composer « une lumière noire ». C’est en termes de halo sonore et de nappes texturées que se ressent l’univers post-apocalyptique de son Requiem, tissé par une polyphonie complexe et ici portée par deux chœurs réunis.
Cette messe des morts se souvient de la famille du compositeur hongrois, exterminée durant la Shoah, mais invite aussi à une expérience sonore et à une réflexion sur la mort. Stanley Kubrick y verra même une dimension cosmique et utilisera le Kyrie dans son film 2001 : l’odyssée de l’espace.
Ligeti tentera à trois reprises d’écrire un Requiem avant d’arriver à celui-ci (1963-65). Bruckner reprendra lui aussi plusieurs fois sa Quatrième Symphonie entre 1874 et 1888. Quatre tableaux d’un Moyen Âge de légende et d’une nature rayonnante… très romantiques.