Orchestre de Paris - Daniel Harding - Christianne Stotijn
Daniel Harding dirige l’Orchestre de Paris dans des œuvres de Mozart, Mahler et Richard Strauss.
Richard Strauss n’avait que 33 ans quand il composa son poème symphonique Une vie de héros, guettant le succès sur la scène lyrique qui lui avait été refusé jusque-là. Cette Vie de héros est à ce titre d’une étonnante ironie, car le héros c’est lui, Strauss, dans un autoportrait qui le voit batailler, railler les critiques cancaniers (ceux qui avaient étrillé son premier opéra Guntram), écrire la plus belle musique qui soit – riche en citations de ses œuvres précédentes – et mourir en apothéose. Sans oublier sa femme, dont le violon solo dépeint en arabesques périlleuses le caractère changeant, avant que tout l’orchestre ne plonge dans une sublime scène d’amour !
Si Strauss est maître de l’orchestre, Mahler fut le maître de nos émotions. Pizzicati de la marche humaine, les accords de harpe qui égrènent le temps qui fuit, les plaintes du cor anglais, la voix sombre de la mezzo-soprano, autant de traits caractéristiques de son langage. Daniel Harding précède ces Kindertotenlieder - ces chants des enfants morts, l’une des plus belles œuvres de Mahler -, par la musique maçonnique de Mozart, chargée elle aussi de gravité mais cependant lumineuse.