Invité de marque de l’Ensemble intercontemporain et grand promoteur lui-même des musiques de création, le flûtiste Emmanuel Pahud imagine avec les solistes de l’EIC un portrait cubiste de la flûte contemporaine.

Avec Mémoriale, en hommage à Larry Beauregard, flûtiste de l’EIC disparu en 1985, Pierre Boulez invente la flûte du futur, augmentée par l’ordinateur. Dans beyond (a system of passing), c’est le souffle de l’instrumentiste qui intéresse Matthias Pintscher pour évoquer l’installation A.E.I.O.U. d’Anselm Kiefer. Michael Jarrell va plus loin encore dans son concerto pour flûte …un temps de silence…, en faisant « entendre différents types de silence » qu’on ne peut « percevoir qu’en variant les contextes. » Pour la Grecque Irini Amargianaki, le son de la flûte est une véritable petite madeleine de Proust, et c’est « au cœur du souffle » que se loge « l’homme » qui « s’éteint », dans le poème d’Andrée Chedid qu’Eric Montalbetti met en musique.