Orchestre de Paris / Klaus Mäkelä
Programme
Mémorable célébration beethovénienne avec ce concert qui fait voisiner une œuvre rare et presque oubliée, le Chant élégiaque, avec le monument culturel, devenu l’étendard des Lumières européennes, qu’est la Neuvième Symphonie.
Très rarement interprété, le Chant élégiaque est une pièce de circonstance, composée à la demande d’un ami de Beethoven qui souhaitait célébrer la mémoire de son épouse morte en couches. Même si on ne saurait dire qu’elle anticipe les derniers Quatuors, elle témoigne de l’esprit de recherche et de spéculation propres à la période tardive de Beethoven.
Mais à la tristesse succède la joie comme principe de paix universelle avec la monumentale Neuvième Symphonie, véritable mythe culturel mobilisé dans d’innombrables films et romans. De ses quatre mouvements, dont un Adagio contemplatif dans lequel on retrouve l’esprit du quatuor à cordes, le plus illustre est évidemment le dernier, qui introduit les voix et fait retentir « l’Ode à la joie » de Schiller : architecture grandiose, d’une subtilité dont seule l’analyse de détail, malgré l’apparente simplicité, peut rendre compte. C’est l’une des pages les plus décisives de l’histoire de la musique, apogée d’une œuvre à ce point hors norme qu’elle fit définitivement craquer les cadres, et dans laquelle Wagner voyait « la dernière des symphonies ».