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En intégralité

Georges Didi-Huberman

La politique du rêveur éveillé. Art visionnaire et principe espérance
Enregistré le 31 janvier 2020 (Salle de conférence - Philharmonie)
Georges Didi-Huberman, conférencier
Prélude à la représentation de la Neuvième symphonie de Beethoven dirigée par Gustavo Dudamel, cette conférence prend pour point de départ une interrogation liée à la place de la musique dans la philosophie d'Ernst Bloch. La musique est-elle porteuse d’utopies politiques ? Si oui, par quels procédés communique-t-elle un désir de construction politique ?
 
Il y a en nous un grand « désir révolutionnaire », comme disait le romantique Schlegel. Ernst Bloch a publié L’Esprit de l’utopie au moment même où ce désir révolutionnaire, chez Rosa Luxemburg notamment, se voyait écrasé dans le sang. Était-il encore possible d’espérer ? La réponse de Bloch est politique, psychique et poétique à la fois. Il faut imaginer recommencer. Telle est sa « politique du rêveur éveillé ». Telle est sa notion d’« image-désir » qui, non par hasard, mettait au premier plan la pratique musicale elle-même.
 
Philosophe et historien de l’art, Georges Didi-Huberman enseigne à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (Paris). Il a enseigné dans de nombreuses universités étrangères et a reçu de nombreuses distinctions, dont le prix Aby Warburg, le prix Max Weber, le prix Alexander von Humboldt et, en 2015, le prix Theodor W. Adorno. Il a publié une soixantaine d’ouvrages sur l’histoire et la théorie des images, dans un vaste champ historique allant de la peinture de la Renaissance italienne aux problématiques les plus contemporaines sur la politique des images et l’héritage théorique d’Aby Warburg et de Walter Benjamin. Parmi les plus récents : L’œil de l’histoire (5 volumes, Minuit, 2009-2015), Ninfa Fluida (Gallimard, 2015), Ninfa profonda (Gallimard, 2017), Ninfa dolorosa (Gallimard, 2019) et Désirer désobéir (Minuit, 2019), Éparses (Minuit, 2020). Il a dirigé plusieurs expositions importantes, dont L’Empreinte au Centre Georges Pompidou (Paris, 1997), Atlas au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía (Madrid, 2010), Histoires de fantômes pour grandes personnes (avec le photographe Arno Gisinger) au Fresnoy, à Rio de Janeiro, à Beyrouth et au Palais de Tokyo (Paris), Memory Burns à l’OCAT (Pékin, 2015) et Soulèvements au Jeu de Paume (Paris, 2016) puis à Barcelone, Buenos Aires, São Paulo et México (2017-2018).

Distribution

Georges Didi-Huberman, conférencier