Dans L’invention de l’Afrique (1988), le philosophe Valentin Mudimbe évoque les tonalités graves et enveloppantes des voix grand-maternelles qui, à travers leurs récits et leurs chants, apaisent des mémoires familiales, parfois blessées par l’histoire. Évoquant les pouvoirs du chant et de la voix, Nadia Yala Kisukidi tente de tracer des chemins qui permettent d’en circonscrire les puissances politiques, empruntant les sentiers de la littérature et de la philosophie.

Au fil de la saison, la Philharmonie invite de grandes figures du monde artistique ou du monde des idées à porter un regard sur la musique et s’interroger sur le sens de l’écoute. Comment la musique participe-t-elle au monde en train de se faire et comment le monde s’inscrit-il en elle ? Peut-elle nous permettre d’aborder sous un nouveau jour des questions éthiques, politiques et sociales depuis le point de vue du philosophe, de l’artiste ou du scientifique ? Quels imaginaires, quelles fictions, quelles représentations véhicule-t-elle ou libère-t-elle ?