Pour l’occasion, le parterre de la Salle des concerts est débarrassé de ses fauteuils, et les spectateurs peuvent s’asseoir par terre, s’allonger, se déplacer… Une vingtaine d’artistes amateurs forme au milieu de ce public des paysages chorégraphiques, le guidant et l’incitant à écouter la musique avec son corps.
Elles et ils incarnent les personnages d’Arkel (grand-père de Pelléas et de son demi-frère Golaud) et Yniold (fils de Golaud), en interrogeant l’intimité qui se noue entre générations, mais aussi la façon dont chacun partage et transforme l’espace, au gré des sensations que procure la musique.
«Au départ, il y a eu le désir fort d’une nouvelle collaboration avec l’Orchestre de chambre de Paris après l’aventure heureuse de Père et fils avec l’orchestre et les chanteurs Christoph et Julian Prégardien il y a deux ans.
Puis vient la rencontre avec la cheffe d’orchestre Simone Menezes et ce programme musical autour de Fauré, Sibelius et de la création d’Augusta Read Thomas, pour questionner ensemble ce qui nous lie et relie, nous raconte de nous-mêmes et de l’intimité qui se noue entre les générations.
Nous avons alors invité en contrepoint des musiciens de l’orchestre, du baryton-basse Laurent Naouri et du jeune violoncelliste Albert Kuchinski, une vingtaine d’amateurs –âgés de 8 à 70 ans– pour raconter les liens qui peuvent se nouer entre générations, mais aussi la façon dont chacun partage et transforme l’espace, en présence sensible et au gré des émotions que procure la musique; et pour former au cœur de la soirée et du public des paysages en mouvement, des traversées chorégraphiques.
Proposer ainsi un temps en partage comme un sentiment d’une possible solidarité mystérieuse, dans le travail, dans l’écoute, dans l’espérance, dans une incertaine destinée, qui nous unit les uns aux autres, et l’humanité tout entière au monde.»
Thierry Thieû Niang