Des églises afro-américaines aux classiques du jazz.
Aux États-Unis, le début du XXe siècle est marqué par l’exode rural des populations noires américaines. Cette migration entraine la construction de nombreuses églises évangéliques, et un besoin important d’équiper ces édifices religieux à moindres frais. Conçu par Laurens Hammond, l’orgue du même nom est le premier orgue électromécanique. Son coût de fabrication est sensiblement inférieur à celui d’un orgue à tuyaux classique. Le premier modèle du genre, l’orgue Hammond A, voit le jour en 1935. Grâce à la demande des églises afro-américaines, son succès est immédiat. Les différents modèles de l’instrument s’écouleront à près de deux millions d’exemplaires.
Le modèle emblématique de la marque Hammond, le B-3, est produit de 1955 à 1975. Il est généralement équipé d’une cabine Leslie, un amplificateur à haut-parleurs rotatifs qui reproduit le jeu ondulant de l’orgue d’église.
D’abord cantonné au gospel puis au blues, l’orgue Hammond se démocratise à la fin des années 1950 sous l’impulsion de Jimmy Smith. Le B-3 gagne alors la scène jazz, puis de nombreux autres genres musicaux à partir des années 1960-1970.
Cory Henry fait aujourd’hui la synthèse entre l’utilisation liturgique originelle de l’orgue Hammond et son extension à diverses sphères musicales. Le jeune organiste new-yorkais officie régulièrement le dimanche à l’église. Il est également, avec son groupe Cory Henry & The Funk Apostles, l’une des têtes d’affiche de la prochaine édition du festival Jazz à la Villette.