Quoi de mieux que Schubert pour honorer l’une des plus importantes pianistes à l’occasion de ses 80 ans ? Les vertigineux Klavierstücke, la redoutable Wanderer-Fantaisie et l’ultime sonate convoquent les multiples visages du compositeur.

Le jeu d’Elisabeth Leonskaja témoigne d’une noblesse et d’une hauteur de vue peu banales. Son cantabile chaleureux trouve naturellement sa place dans la musique de Schubert. D’amples dimensions, les trois Klavierstücke D 946 convoquent ainsi le compositeur dans sa manière la plus lyrique, mais aussi la plus passionnée et brillante. Dans la Wanderer-Fantaisie, l’interprète fait face à une œuvre des plus exigeantes d’un point de vue instrumental, rare exemple de haute virtuosité chez le créateur autrichien. La vingt-et-unième et dernière sonate, œuvre-monde aux nombreuses ramifications, immense rêverie enveloppée d’un voile de mystère, aborde quant à elle des continents nouveaux : un défi d’un autre ordre, tout aussi difficile à relever.