La deuxième soirée de célébration de l’anniversaire de la grande pianiste fête à nouveau le compositeur dont elle se sent peut-être le plus proche. Au programme, trois de ses plus précieuses sonates et autant de traversées du miroir.

L’approche à la fois impériale, pénétrante et d’une douceur enveloppante d’Elisabeth Leonskaja fait depuis plusieurs décennies merveille dans les sonates de Schubert, dont elle a enregistré l’intégrale et qu’elle ne cesse de remettre sur le métier. Avec celles en ré majeur, la mineur et sol majeur, composées en 1825-1826, elle se mesure à une trilogie brillant d’un précieux éclat. La Sonate n° 17 D 850, dite « Gastein », une des plus extraverties de toutes, charme par son ton typiquement viennois. En comparaison, le ton de la Seizième Sonate D 845 apparaît plus intérieur. D’une exceptionnelle richesse, la Sonate n° 18 D 894 marie la grandeur, le mystère et le lyrisme : Schumann voyait en elle la « plus parfaite dans la forme et la conception ».