Un des grands pianistes de notre époque, sorcier du son et poète délicat, dans un programme à sa mesure : Bach dans toute sa grandeur et le Chopin le plus intime côtoient Schubert, dans une sonate dont l’aura poétique semble venir d’un autre monde.  

Adapté par Bach d’après Vivaldi, le Concerto pour orgue en la mineur BWV 593 témoigne de l’admiration du compositeur allemand pour les œuvres du « prêtre roux ». Au début du XXe siècle le grand virtuose russe Feinberg l’a transcrit pour piano solo. Arcadi Volodos interprète ensuite un bouquet de mazurkas et de nocturnes, confidences les plus secrètes de Chopin, ainsi qu’une de ses œuvres phares, la Polonaise-Fantaisie, aux pages tour à tour recueillies et éclatantes. Son récital se clôt sur l’ultime sonate de Schubert : exemple parfait de cette « lévitation » (Charles Rosen) propre à la musique de Schubert et de ses déambulations somnambuliques, culminant dans un Andante sostenuto d’une résignation et d’une nudité absolues.