Initiée en 1952, la collaboration entre Federico Fellini et Nino Rota ne s’acheva qu’à la mort du compositeur, en 1978. Mais le mot « collaboration » est faible : c’est une fusion, une vraie communion artistique qui s’élabora entre les deux créateurs.

La fusion esthétique entre Fellini et Rota fut telle que Fellini, intimidé par la technicité de la musique et par son « autorité » naturelle, ne put plus élaborer la poétique d’un film sans l’aide de son complice. 

Grâce à des extraits orchestraux de La dolce vita, des Nuits de Cabiria, de Huit et demi, d’Amarcord, de Casanova, de La strada, mais aussi en bâtissant un subtil contrepoint de projections, éléments documentaires, dessins de Fellini lui-même et de Milo Manara, ce concert exceptionnel tient de la forme expérimentale et de l’expérience synesthésique. Avec Répétition d’orchestre (1978), Fellini avait traité de sa fascination pour le monde de l’orchestre. Ce dernier le lui rend bien en magnifiant à présent un personnage essentiel de l’univers à la fois surréaliste, politique, sensuel et élégiaque du maître italien : la musique.