Animées par des musicologues spécialistes du sujet, les CLÉS sont de courtes conférences qui préparent l'esprit et l'oreille à l'écoute du concert qui suit.

Fleuron de l’excellence musicale, le Concours international Tchaïkovski de Moscou reflète l’histoire des interprètes. Depuis 1958, année de sa création, il incarne la compétition des jeunes espoirs de la musique classique. Au-delà de la vitrine internationale qu’il représente, incontestablement, quels enjeux politiques véhiculent-il ? Fondé en plein affrontement Est-Ouest, il incarne aussi l’un des vœux du pouvoir soviétique : témoigner au monde entier du haut niveau artistique par musiciens interposés. Raconter le Concours Tchaïkovski, c’est aussi revenir sur la pédagogie musicale en Union Soviétique et son fonctionnement : recrutement, formation, mise en compétition des jeunes interprètes. Comment former l’élite de la nation musicale, par quels procédés pédagogiques les amener à briller dans les concours internationaux. C’est enfin s’interroger sur la notion « d’école musicale ». À l’heure de l’internationalisation des interprètes, le Concours Tchaïkovski reflète une autre histoire, où se croisent écoles russe, française, américaine…

Après des études de musicologie au CNSMD de Paris puis une thèse consacrée aux Figures de l’Espagne dans les œuvres de Luigi Dallapiccola, Bruno Maderna et Luigi Nono, Charlotte Ginot-Slacik enseigne l’histoire de la musique et la culture musicale au CNSMD de Lyon. Ses recherches interrogent particulièrement les relations entre musique et politique au vingtième siècle, ainsi que la Méditerranée des compositeurs italiens d’après-guerre. Avec Michela Niccolai, elle a publié un ouvrage consacré aux Musiques dans l’Italie fasciste (Fayard, 2019). Elle collabore avec de nombreuses institutions musicales : avec l’Orchestre national du Capitole comme dramaturge, avec l’Opéra de Lyon, avec les Musicales franco-russes de Toulouse.