Il est l’un des derniers géants de sa génération, tout entier tourné vers la seule défense et illustration du compositeur : Bernard Haitink dirige Beethoven et Bruckner, avec en soliste la grande Mitsuko Uchida.

À 88 ans, le chef légendaire fait figure de trésor musical vivant. Le large répertoire de cet artiste adulé dans le monde entier s’est recentré sur quelques compositeurs essentiels, dont Bruckner. Comme peu, il connait le chemin mystérieux de l’ultime symphonie du maître de Saint-Florian, cette Neuvième dédiée, en toute modestie, à Dieu, une des constructions sonores les plus grandioses jamais édifiées, où le mysticisme le plus éthéré se mêle à des visions infernales. En première partie, il fait appel à Mitsuko Uchida, pianiste japonaise guidée elle aussi par une soif d’absolu sans concessions. Ensemble, ils traversent les contrées rêveuses du Troisième Concerto de Beethoven, exaltent sa noblesse ardente et son allégresse piquante.