Dans cette « Carte blanche » donnée à Esa-Pekka Salonen, c’est l’espace lui-même qui est au centre de ce programme, où l’impressionnant Kraft de Magnus Lindberg prélude à une exploration, à la pointe des musiques actuelles, sur les espaces sonores. 

Écrite en 1985 pour un ensemble de solistes et un orchestre, Kraft est l’œuvre phare du compositeur finlandais Magnus Lindberg, qui au début de la même décennie étudia en France avec Vinko Globokar et Gérard Grisey. Avec cette partition, qui marqua pour lui le début de l’utilisation de l’ordinateur comme outil de composition, Lindberg a conçu une formidable étude sur les interpolations rythmiques, obtenant de violents effets de masse, tandis que le chef d’orchestre et les solistes, par leurs déplacements, inscrivent l’événement sonore dans l’espace.

Parce qu’elles sont aujourd’hui décisives dans le travail de nombreux compositeurs, les notions de « trajectoire » musicale et de spatialisation du son ont convaincu Esa-Pekka Salonen de convier de jeunes chefs d’orchestre à poursuivre, à l’aide d’œuvres inédites, devant le public parisien l’exploration de nouveaux espaces sonores.