Amateurs de projets transversaux, qui font dialoguer les époques, voire les arts, La Tempête et Simon-Pierre Bestion élaborent un programme vocal qui met en regard le Moyen Âge et le XXe siècle.

Depuis sa fondation en 2015, l’ensemble vocal et instrumental La Tempête s’attache à renouveler l’expérience du concert afin de proposer des pas de côté qui changent notre regard sur les œuvres. Aussi bien le répertoire de la musique ancienne que celui de la musique dite contemporaine font partie de leur ADN, comme le montre cette soirée. Les Cantigas de Maurice Ohana, composés dans les années 1950, sont un double hommage à la polyphonie de la Renaissance ainsi qu’au roi Alphonse le Sage. Celui-ci a en effet rassemblé au XIIe siècle, sous le même titre, divers chants monodiques dont on entendra des extraits. La passerelle entre Guillaume de Machaut et Stravinski se fait, elle, par le biais de la messe, celle de Stravinski (« une vraie messe » qu’il voulait éloignée du sentiment religieux exprimé par les compositeurs classiques) faisant référence à l’Ars Nova et à la musique de Machaut.