Interpréter la musique du XIXe siècle sur instruments anciens, telle est la particularité de l’Orchestre Révolutionnaire et Romantique fondé par John Eliot Gardiner. On n’est pas près d’oublier leur version de référence de la Symphonie fantastique de Berlioz, enregistrée sur les lieux mêmes de la création et avec l’effectif instrumental d’époque. À la Salle Pleyel, armés du même souci historique, les musiciens anglais s’attellent aux œuvres de Brahms (Double Concerto, avec une équipe de choc : le violon de Thomas Zehetmair et le violoncelle de Christian Poltéra) et Schumann (Ouverture de Manfred, Symphonie n° 3 « Rhénane »). L’emploi de cordes en boyaux et de cuivres naturels offrira à coup sûr un nouvel éclairage sur ces œuvres, d’autant que la direction de Gardiner gomme tout le poids de la tradition en matière de tempo ou de nuances. Une telle interprétation fera peut-être taire les mauvaises langues qui affirment que les symphonies de Schumann sont mal orchestrées…