Texier et textures, c’est un peu la même chose. Textures au pluriel évidemment… Le contrebassiste aux multiples facettes offre ici deux angles de sa vision kaléidoscopique du jazz. Tout d’abord en trio, avec les baguettes impressionnistes d’Aldo Romano et les vents agités de Louis Sclavis, Henri Texier développe avec l’aisance qu’on lui connaît le fil narratif de sa contrebasse aux inflexions libertaires. Avec le Transatlantik Quartet, formation majeure des années quatre-vingt, reformé pour l’occasion, il s’agit d’osmose cosmopolite plus que de trait d’union entre d’immenses musiciens, comme lui aussi sensibles aux bifurcations avant-gardistes qu’aux volutes mélodiques. Lovano, Swallow et Romano sont les complices d’un discours post-free, ni européen ni américain, communion parfaite et ode jazz à la liberté assumée.