Un haute-contre et un baryton solo jouant aussi des percussions, six instrumentistes : voilà l’équipage qui s’embarque pour la « découverte, pacification et conversion de la région méditerranéenne », selon le sous-titre de Mare nostrum de Mauricio Kagel (1975). C’est en effet une tribu d’Amazonie que le grand humoriste musicien, disparu en 2008, avait imaginé lancer à la conquête de notre mare internum, comme l’appelaient aussi les Romains.

Maurice Fleuret décrivait ainsi la création française dans Le Nouvel Observateur : « Cette parodie d’épopée coloniale à l’envers est jalonnée d’intermèdes et de commentaires musicaux poétiques ou franchement désopilants comme, par exemple, cette manipulation délicieusement irrespectueuse de la Marche turque de Mozart, éblouissant exercice de style entre tous. »