Murray Perahia et l’Academy of St Martin in the Fields consacrent une soirée entière à Mozart. Les œuvres choisies font toutes montre d’une énergie et d’une joie non dissimulées. Après les Danses allemandes, au parfum légèrement désuet, le pianiste se lance dans le fameux Concerto n° 26 « Du Couronnement » (créé en 1790 à l’occasion du couronnement de Leopold II à Francfort). Le piano y dialogue librement avec les instruments à vents, comme des personnages d’une scène d’opéra. Tenir la partie soliste tout en dirigeant, comme c’est le cas avec Murray Perahia, favorise à coup sûr de tels échanges chambristes. La Symphonie n° 39 mêle solennité introductive, poésie centrale et dynamisme final, sans oublier la rusticité du Menuet, avec ses clarinettes volubiles. Un vrai catalogue des émotions que devrait exalter la musicalité fine, élégante de l’artiste américain.