En deux récitals à Paris, le Coréen s’est imposé facilement, non plus comme un espoir du piano mondial, mais comme un artiste abouti. Nul feu d’artifice, ni de déhanchements virtuoses mais une franchise, une musicalité, une justesse confondante pour un artiste de vingt-cinq ans. Comme à son habitude, il escalade les sommets du répertoire. Les entrelacs, les labyrinthes mentaux, les vertiges obsessionnels de Schumann se mêlent  à la plus colossale sonate de Beethoven, un Everest musical dont on ne peut sortir indemne. Sunwook Kim, lauréat de quelques uns des concours les plus « musicaux «  et les moins « athlétiques « de la planète n’a peur de rien. Le public n’a rien à craindre non plus, heureux de voir devant lui un interprète à l’aube de la plus durable et glorieuse des carrières.