L’accès à ce concert ne nécessite pas la présentation d’un pass sanitaire.

Ce concert-atelier consacré à l'œuvre pianistique de Pierre Boulez fait la part belle à des raretés, avec trois partitions retirées de son catalogue. Dernière contribution à l’instrument, Incises s’impose comme un ouvrage particulièrement brillant.

Écrites en 1945, les Variations pour piano main gauche et les Trois Psalmodies sont l’œuvre d’un compositeur âgé de vingt ans qui venait d’intégrer quelques mois plus tôt la classe d’Olivier Messiaen au Conservatoire de Paris. Toute première pièce de Pierre Boulez, Prélude, Toccata et Scherzo (1944-45) a dû attendre 2018 pour être créé à la Philharmonie de Paris sous les doigts de Ralph van Raat, ancien élève de Claude Helffer. Un triptyque non dénué de lyrisme, comme en témoignent les indications « comme une plainte qui s’exaspère » et « avec beaucoup d’expression.» Incises (composé en 1994 et révisé sept ans plus tard) résulte d’une commande du concours de piano Umberto Micheli de Milan. Boulez n’avait plus composé pour piano solo depuis une quarantaine d’années. Sur Incises (pour trois pianos, trois harpes et trois percussions) donnera lieu plus tard à une prolifération de l’œuvre.

Ces pièces ne font pas partie du catalogue d’oeuvres reconnues par le compositeur. Elles sont donc programmées, avec l’autorisation exceptionnelle des ayants droit, dans le cadre de cet atelier commenté par le compositeur François Meïmoun qui retracera leur genèse avec la projection de manuscrits.