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Days Off
du 28 juin au 6 juillet 2025
Toute la programmation

Carte blanche à Blick Bassy

Avec Cindy Pooch, Ariel Tintar, Emilio Bissaya, Louis Essem, Armando Bill…
Concert
Musée de la musique - Cité de la musique

Dans une déambulation musicale au cœur du musée, Blick Bassy et ses invités honorent la mémoire de celles et ceux qui ont lutté pour l’indépendance du Cameroun. La soirée réunit musiques et chants traditionnels et créations contemporaines à la croisée de la soul, du folk et de l’électro.

Installé en France depuis 20 ans, l’auteur-compositeur camerounais Blick Bassy a tracé un chemin singulier dans le paysage musical contemporain, traversant les paysages luxuriants d’un folk aux orchestrations sophistiquées. En 2023, le sublime Màdibà – cinquième album en forme de conte poétique dédié à l’eau – fait des synthétiseurs les partenaires naturels de chansons à la modernité chaleureuse et humaniste. C’est une version inédite de ce pont entre ses racines camerounaises et une démarche résolument contemporaine, que Blick Bassy entend établir au cœur du Musée de la musique, à la faveur de cette carte blanche. Elle prendra la forme d’une déambulation dans les différents espaces et l’Amphithéâtre, où l’on croisera des instruments traditionnels joués par des musiciens camerounais (mais aussi issus de la diaspora africaine aux Antilles) ainsi que des sons d’aujourd’hui. Ce parcours dessine non seulement un itinéraire musical mais aussi un récit historique où se devinent les soubresauts du 20e siècle : la période coloniale, les mouvements de résistance, de libération puis de reconstruction. Blick Bassy, co-directeur de la Commission mémoire sur le Cameroun, imagine ce voyage avec son langage : la musique et la poésie.

Emilio Bissaya, sanza, mvet, guitare et chant

Chanteur, guitariste et percussionniste d’origine camerounaise, Emilio Bissaya a publié Lôkom en 2024, un album de chansons délicates, sincères et chaloupées. Le musicien jouera notamment du sanza, cousin du xylophone surnommé “piano à pouce”, et du mvet, petite harpe-cithare tout en longueur, dont il est un interprète passionné et virtuose.

Louis Essem, balafon, Armando Bill, balafon, chant, Binda Ngazolo, conte, chant

Maîtres du balafon, xylophone typique de l’Afrique de l’Ouest, Louis Essem et Armando Bill ont déjà arpenté ensemble les chemins qui vont du Cameroun à la France, dans un spectacle conçu comme un voyage en rythmes, chants, danses et musiques. Les deux complices s’associent aujourd’hui au conteur et griot Binda Ngazolo, maître de la parole et du savoir des anciens de l’Afrique traditionnelle, pour une création inédite.

Cindy Pooch, chant, guitare, et Ariel Tintar, piano

Hébergée – comme Blick Bassy – par la maison de disques InFiné, Cindy Pooch est née en France et a grandi au Cameroun, entourée de chants gospel et traditionnels. En 2023, elle publie In Nomine Corpus, premier album juché sur les cimes d’une pop avant-gardiste et minimale. Elle est associée aujourd’hui au pianiste et chanteur martiniquais Ariel Tintar, auteur de trois EP dans le registre d’une pop percussive et lumineuse.

Blick Bassy, guitare et chant, Romain Jovion, PAD, ERAE, Arno de Casanove, synthés, chant et trompette

Dans le sillage de son dernier album, Blick Bassy tisse des liens neufs entre ses racines camerounaises, la musicalité du chant en langue bassa, et le présent d’un folk où les sonorités des synthétiseurs, boucles et percussions électroniques s’harmonisent avec la trompette, la guitare et sa voix magnétique.

Dj Masta

Champion des dancefloor, Dj Masta se bat pour la diffusion de la musique camerounaise en Europe et en France. Ses sets font le plein de nouveautés et d’esthétiques trop rarement présentes sur les pistes.

Outre le set de Dj Masta, la Rue musicale accueillera un stand de restauration mettant à l’honneur la cuisine camerounaise.

Écouter et regarder

Blick Bassy - Loba (Live session)

Je suis Blick Bassy, artiste pluridisciplinaire d’origine camerounaise qui vit en France depuis une quinzaine d’années maintenant. Citoyen du monde actuel, nourri par l’Afrique et le Cameroun, je parcours le monde d’aujourd’hui. 
Il y a quelques mois, mon producteur, InFiné, qui travaille déjà avec la Philharmonie de Paris, m’a demandé de venir à la rencontre des équipes. 
La démarche qui est au centre de tout ce que j’essaie de développer, c’est d’imaginer la reconnexion de l’Afrique à partir d’une démarche contemporaine pour ramener vers les traditions, vers la substance première. Depuis deux ans, je suis coprésident de la commission sur la guerre de colonisation au Cameroun. J’avais proposé au musée, dans ce cadre-là, de voir si on pouvait faire quelque chose à travers une saison que j’avais appelée « Les funérailles de la mémoire ». Et l’idée a plu à la Philharmonie. Il y a eu une carte blanche pour faire venir la musique et des artistes camerounais, pour essayer, selon la disposition du musée, de retracer un voyage qui partirait de la musique au Cameroun dans les années 1900 et qui évoluerait jusqu’à nos jours. 
Nous allons commencer par une création originale qui met en valeur des sonorités traditionnelles avec des instruments comme le mvet, des instruments typiques camerounais, et ensuite évoluer, à travers d’autres instruments comme le balafon. Ils sont portés notamment par Louis Essem et Armando Bill et avant, Emilio Bissaya nous fera entrer dans l’ambiance... Avec la sanza et d’autres percussions camerounaises qui sont aussi des instruments qui participent vraiment à faire le voyage musical qui va nous ramener un peu plus tard, vers Cindy Pooch qui, aujourd’hui, représente un peu le mélange de la musique africaine, mais également l’évolution à travers des rencontres, avec un autre artiste musicien, Ariel Tintar, qui vient des Antilles. Pour moi, il était important d’essayer de ramener cette diaspora-là, qui est partie du continent pendant l’esclavage et qui se retrouve ailleurs, et de faire une rencontre entre cette diaspora et des artistes camerounais. On terminera par la proposition que je ferai dans l’Amphithéâtre, une proposition portée par les traditions, mais également par la modernité. Aujourd’hui, mon set vraiment constitué de mélodies issues du bassa, ma langue natale, entourée par des instruments comme l’ERAE, qui est une espèce de gros PAD hypermoderne qui fait de super beaux sons. L’idée, c’était vraiment de partir de ces instruments organiques et faire l’évolution jusqu’à ce que la technologie d’aujourd’hui nous propose : des instruments hypermodernes qui permettent de mélanger et de créer quelque chose qui raconte aussi cette évolution qui, au fil du temps, a rencontré, bien sûr, des moments très durs. Donc raconter la période coloniale, mais aussi l’histoire de la suite. Où ça va ? Comment le continent se reconstruit après tous ces mouvements de résistance, tous ces moments durs qu’ont connus certains espaces avant d’aboutir à quelque chose de cohérent. C’est quelque part aussi, aborder cette histoire à travers la poésie, parce que la musique arrive à entrer dans les cœurs et les cerveaux pour placer les conditions qui permettent d’aborder les sujets les plus graves. 
À la fin de ce voyage-là, on va avoir un espace de DJ avec l’incroyable Dj Masta, qui est vraiment le DJ dans la communauté camerounaise, qui va faire danser, qui est un champion du dancefloor. Au-delà de ça, c’est quelqu’un qui se bat. C’est aussi pourquoi je l’ai programmé, parce qu’il se bat pour la diffusion de la musique camerounaise en Europe et en France. C’est vraiment un producteur important qui ramène à chaque fois des esthétiques qu’on n’a pas l’habitude de voir. C’est lui qui va nous permettre de terminer la soirée avec toutes les nouveautés de la musique camerounaise. Il mettra en lumière le dancefloor à la camerounaise. 
Et puis, bien sûr, on aura la gastronomie, qui sera donc la rencontre entre la cuisine française et l’incroyable cuisine camerounaise. On mange de super bien au Cameroun, avec une diversité incroyable. Ce sera l’occasion de mettre en lumière aussi cette cuisine camerounaise, qui est juste magnifique. 

Blick Bassy retrace l’histoire de la musique camerounaise au Musée de la musique | Festival Days Off
Karina-Canellakis

Musée de la musique - Cité de la musique

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Comment venir

Porte de Pantin
M5 Métro ligne 5
3B Tramway 3B

Adresse

221 avenue Jean-Jaurès, 75019 Paris