A l’aube du romantisme, Novalis assure : « Où est l’enfance est l’âge d’or ». L’ambiguïté règne toutefois sur les destinataires véritables des recueils qui se réclament de l’enfance tels, en littérature, Le Cor merveilleux de l’enfant d’Arnim et Brentano ou les Contes de l’enfance et du foyer des frères Grimm. Si Schumann dédie bien aux pianistes en herbe Le gai laboureur ou Le petit cavalier de son Album pour la jeunesse, ses miraculeuses Scènes d’enfants recréent plutôt l’imaginaire enfantin : deux mondes complémentaires qu’il fusionnera dans ses Pièces pour petits et grands enfants. L’Arbre de Noël de Liszt, l’Album d'enfants de Tchaïkovski, Jeux d'enfants de Bizet ou encore Les Enfantines de Moussorgski auront des échos fascinants chez Debussy, Ravel ou Bartok. Opéras et ballets recèlent également d’inoubliables saynètes enfantines.