Les salaires des musiciens sont aussi variés qu’il y a d’instruments dans l’orchestre. Suivant le statut, l’expérience, l’orchestre ou le pays, les instrumentistes ne touchent pas le même revenu.
Même si la musique est pour la plupart des musiciens professionnels une passion, être musicien reste un métier. Et tout travail mérite salaire. Face à vous, l’orchestre est constitué d’individualités : instruments différents, âges différents, expériences différentes, rôles différents…
Violon vs percussions
Dans un concert classique, l’orchestre qui vous fait face est constitué d’une multitude de contrats. Vous voyez le violon soliste, connu dans le monde entier, debout en train d’interpréter un concerto ? Lui est souvent invité pour l’occasion. Il n’est pas titulaire et sera payé à la représentation, plutôt très bien suivant son statut de star.
Derrière lui, assis sur la chaise la plus proche du public, le premier violon est titulaire dans l’orchestre, en CDI. Son statut lui vaut un salaire plus élevé que les violonistes tuttistes installés aux autres rangs.
Tout au fond, les percussionnistes alignent une ou deux notes sur tout un mouvement ? C’est normal, certaines œuvres ne requièrent pas l’utilisation massive des timbales, du xylophone ou du triangle… S’ils sont en contrat avec l’orchestre, ils perçoivent le même salaire que les violonistes, même si ces derniers jouent plus.
Détrompez-vous, ce n’est pas du tout une injustice ! Un percussionniste est essentiel à l’orchestre et doit rester d’autant plus concentré qu’il ne joue pas tout le temps… Et si certaines œuvres exigent des violonistes qu’ils jouent en continu, d’autres font la part belle aux percussionnistes, aux harpistes, aux cuivres ou aux contrebasses. Tout s’équilibre alors.
Du premier violon au tuttiste
Parmi les titulaires, on peut donc distinguer trois catégories dans l’orchestre avec trois niveaux de salaire distincts : les premiers solistes, les deuxièmes solistes et les tuttistes. Pourquoi des différences de salaire au sein du même orchestre ? Tout simplement parce qu’il faut être sélectionné au terme d’un concours ou acquérir une solide expérience ou passer un certain nombre d’années au sein d’une formation pour gravir les échelons. Ainsi, le principe est le même que dans une entreprise classique : plus le musicien a d’expérience et de responsabilités, plus il gagnera sa vie.
Orchestres parisiens : le jackpot
Les principaux orchestres français sont rattachés à une institution, qu’il s’agisse d’une ville, d’une région, d’une radio publique, d’un théâtre public ou privé. Il n’existe donc pas de grille de salaires unique pour tous les musiciens d’orchestre en France. Chaque orchestre suit des règles régies par son institution de rattachement (publique, privée ou associative), et il faut compter une augmentation de quelques centaines d’euros mensuels pour les orchestres basés à Paris.
Des primes par-ci par-là
Les musiciens titulaires, donc rattachés à une formation, ont parfois droit à des primes. Par exemple, si un répertoire exige de jouer sur des instruments rares (trompette basse, trompette à palettes…), le musicien concerné recevra une prime.
Il existe aussi dans certains orchestres des primes pour les habits de scène, car les musiciens ne s’habillent pas comme tous les jours quand ils se donnent en concert… Et des primes pour leurs précieux instruments qui demandent un entretien régulier chez des spécialistes.
Toutes ces indications ne concernent pas les (très) nombreux musiciens non titulaires qui voguent d’orchestre en orchestre à la recherche de cachets à l’occasion du remplacement de tel ou tel musicien titulaire absent. En France, on compte environ 2500 musiciens employés en contrat à durée indéterminée. Les places sont donc très chères pour intégrer une formation et gagner en confort !