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Exposition metal – Diabolus in musica : transgression, révolte et rites initiatiques

Publié le 19 avril 2024

— Metal - © creativephototeam / Alamy Stock Photo

Après l’électro et le hip-hop, la Philharmonie de Paris explore un nouveau territoire, ses codes et la richesse de ses mythes. L’exposition dresse, pour la première fois en France, un tableau documenté de ce mouvement, où dialoguent musique, culture populaire, vision anthropologique et arts contemporains.

 

— Exposition Metal - Diabolus in musica : entretien avec Corentin Charbonnier & Milan Garcin

Saturations, timbres abrasifs, voix d’outre-tombe, iconographies provocantes : le metal est subversif, dans le discours comme dans la forme. Depuis les premières distorsions du hard-rock, il y a presque 50 ans, jusqu’à l’explosion du genre en de multiples catégories, le metal électrise et rassemble, telle une lame de fond, toujours plus d’adeptes.

L’exposition réunit un ensemble exceptionnel d’œuvres issues de la culture metal, en particulier de nombreux instruments de musique et costumes, qui ont appartenu à des musiciens de renoms (provenant du Hard Rock Cafe, États-Unis, notamment) : plus de 400 œuvres sont présentées dans l’exposition. Elle propose des dispositifs audiovisuels originaux, réalisés avec le concours de partenaires prestigieux comme le Hellfest. Parce que le metal se vit d’abord en concert, la musique est présente en live tout au long du parcours.
L’iconographie du metal entre en résonnance avec l’histoire de l’art, et en particulier avec l’art contemporain : l’exposition propose de montrer ces liens, en présentant des œuvres de Gottfried Helnwein, Wim Delvoye, Hans Ruedi Giger… De même, l’imaginaire metal irrigue une partie de la culture populaire :  l’exposition explore les rapprochements avec la bande dessinée et le cinéma.

Enfin, l’exposition fait la part belle à la scène internationale mais aussi aux scènes locales et underground, et à la manière dont la communauté metal a pu se développer à travers le monde.

Suivant le plan de la nef d’une église et orienté vers sept chapelles rayonnantes, la scénographie est structurée par de larges ponts scéniques, coiffés de spots bien visibles, qui rappellent l’architecture des grands concerts. Chaque chapelle dédie à un genre de metal, réunit des artefacts emblématiques ainsi que des extraits sonores et vidéos, l’ensemble propose une immersion audiovisuelle spectaculaire.

— Festival Metal Culture(s), Guéret, mai 2017 - © Corentin Charbonnier

 

Autour de l’exposition

Colloque

Plus qu’un genre musical, le metal est une culture de plus en plus partagée, sans pour autant (vouloir) être institutionnalisée. Si le Hellfest est devenu l’un des plus importants festivals d'Europe, la musique que l’on y entend reste quasi absente des médias non spécialisés. Pensé en résonance avec l’exposition présentée à la Philharmonie, ce colloque explore et interroge avec des artistes, professionnels et chercheurs internationaux cette culture, ses représentations, ses publics et ses paradoxes.

Behemoth

Formé en 1991 à Gdańsk, Behemoth s’est illustré sur la scène locale et internationale par son cocktail de black et de death metal, épicé de provocation religieuse. Stabilisée autour de son leader Nergal (chant, guitare) avec Orion à la basse et Inferno à la batterie, la formule a adouci un son extrême par l’adoption de synthétiseurs, de chœurs et d’orchestrations. Familier du Hellfest qui l’a accueilli durant les éditions 2010, 2014 et 2017, le groupe n’a rien perdu de sa force brute, de ses textes transgressifs et de son impact visuel. Dans le Livre de Job, son nom désigne la force animale que le créateur peut seul maîtriser, dont la domestication échappe à l'homme. Programme que le trio polonais respecte à la lettre depuis plus de trente ans.


CATALOGUE

Metal. Diabolus in musica, Milan Garcin & Corentin Charbonnier (dir.), Paris, Éditions de la Philharmonie/Gründ, coll. « Musée de la musique », 2024.

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