Dans Koyaanisqatsi (1982), Powaqqatsi (1988) et Naqoyqatsi (2002), Philip Glass explore de manière audacieuse la relation entre le support cinématographique et la musique. Plongée au cœur de ces trois partitions mythiques.
La série Le Laboratoire de la création analyse les œuvres marquantes qui ont forgé la modernité, de l’après-guerre à la période contemporaine. Elle nous fait pénétrer dans l’atelier du compositeur.
Lorsqu’au début des années 1980 le réalisateur américain Godfrey Reggio propose à son compatriote, le compositeur Philip Glass, d’écrire la musique de son film expérimental Koyaanisqatsi, ce dernier ne rate pas cette opportunité. Dans les bandes originales de ces vrais/faux documentaires, la musique est présente de manière continue.
KOYAANISQATSI
La collaboration de Godfrey Reggio et de Philip Glass pour Koyaanisqatsi : Life out of Balance (« la vie en déséquilibre », en hopi) aura été, en 1982, un véritable événement dans l’histoire des rapports entre musique et cinéma : le montage des images danse au rythme lancinant des formules mélodiques répétitives, dans l’alternance entre les visions d’une nature imposante et la folie des flux urbains.
POWAQQATSI
Réalisé en 1987, Powaqqatsi: Life in Transformation (« la vie en transformation », en hopi) montre la beauté de l’artisanat, la délicatesse d’un tissu, l’intensité d’un regard d’enfant face à la menace de l’irruption des objets et des moeurs consuméristes produits par l’industrie mondiale. Pour cette partition, Philip Glass a collaboré avec des musiciens à travers le monde pour intégrer « des échos de l’Inde, de l’Afrique et de l’Amérique du Sud ».
NAQOYQATSI
En 2002, pour le dernier volet de sa trilogie, Naqoyqatsi: Life as War (« la vie comme guerre », en hopi), Godfrey Reggio fait un usage intensif des techniques numériques de traitement des images, qu’il puise dans des archives scientifiques ou militaires, mais aussi dans des dessins animés ou des publicités. Par contraste, Philip Glass a décidé de ne recourir qu’à des timbres « naturels », notamment celui du violoncelle.
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