Programme
Distribution
« Un ruissellement de jeunesse » : la formule de Schumann à propos du Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn n’a pas pris une ride. Puis vient le Concerto d’Elgar, confié à l’archet de Frank Peter Zimmermann, qui répond à la féérie par le mystère…
C’est peu dire que la comédie de Shakespeare eut un écho retentissant dans l’âme de Mendelssohn : plus de quinze ans séparent la lumineuse Ouverture, qui nous admet au royaume féérique d’Obéron, de la célèbre Suite. Dans l’intervalle, l’inspiration n’a en rien tari : on s’émerveille de la transparence orchestrale du Scherzo, de la course haletante de l’Intermezzo, de la mélopée de cor du Nocturne, tout de volupté romantique, et, bien sûr, de la jubilation de la Marche nuptiale, à la renommée universelle.
Après ce merveilleux shakespearien, il fallait une énigme anglaise : c’est chose faire avec le Concerto pour violon d’Elgar, l’un des plus longs du répertoire. Cette partition d’un souverain équilibre passe de la sérénité à l’orage, non sans faire allusion, dans l’Andante où le violon émerge peu à peu de l’orchestre, à « l’accord de Tristan » devenu un raccourci musical pour l'amour tragique. En épigraphe, une formule énigmatique, comme les aimait Elgar : « Ici est enfermée l’âme de… » Shakespeare, à coup sûr, en eût fait un drame !
Grande salle Pierre Boulez - Philharmonie
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