Pour Jean Rondeau, Bach est au centre. Celui qui s’est révélé comme l’un des clavecinistes les plus prometteurs de ces dernières années en interprète les Variations Goldberg, dans lesquelles il entend une « ode au silence ».

D’amples proportions, d’une grande variété d’humeurs et de styles, du plus lyrique au plus « sérieux », du plus joyeux au plus douloureux, recélant en son sein bien des difficultés techniques, le recueil des Variations Goldberg, cet « art de la variation », est le digne frère de l’inachevé Art de la fugue. On peine à croire que cette musique aurait été écrite pour bercer les nuits d’insomnie de l’ambassadeur de Russie à la cour de Saxe, mais c’est ce qu’affirme le premier biographe de Bach. Jean Rondeau y goûte tout particulièrement ce qu’il ressent comme une « mise à nu » de l’instrument, un abandon qui ouvre à une plus grande vérité, et entend bien continuer de côtoyer cette œuvre extraordinaire sa vie durant.