En vadrouille dans les Balkans ou de l’autre côté de l’océan, Bartók évoque partout son attachement à une Europe dont l’Orchestre national d’Île-de-France et Mishka Rushdie Momen tenteront de retrouver les couleurs authentiques. Tout un programme !

Ethnomusicologue de la première heure, Bartók transcrit d’abord les Danses populaires roumaines (1915) pour clavier avant de les orchestrer en 1917. Entre chorégraphies codifiées et scènes de mariage à la campagne, elles foulent un terroir reconnaissable à ses teintes modales. Outre un hommage à Bach (Adagio religioso), quelques syncopes magyares (Allegro vivace) nourrissent encore le Concerto pour piano n° 3 (1945) composé outre-Atlantique. Un sol américain qui, deux ans auparavant, voyait naître le célèbre Concerto pour orchestre (1943) dans lequel le compositeur en exil saluait ses racines en citant une rengaine sans équivoque : « Hongrie, tu es belle, tu es magnifique ». Et comment !